Avant que l’église ne soit reconstruite, on la remplace souvent par un édifice provisoire. En 1922, la Somme compte 245 baraques-chapelles. Ce sont des bâtiments temporaires à peine plus spacieux que ceux prévus pour abriter la population ; on a d’ailleurs recours souvent aux mêmes ‘tubes Nissen’, en tôle ondulée, affublés de petits clochers en planches. En Picardie, ces église provisoires perdureront jusqu’au début des années 1930.
Les modèles 'Nissen' aux appelations diverses :
- 'Métro' à Chaulnes
- 'Tonneau' à Péronne
- 'Demi-lune' à Ham
Ces 'tubes', comme on les dénomme aussi en raison de leur forme, de 8.08 mètres de long sur 4.73 de large, divisés en deux pièces par une cloison de sept centimètres d'épaisseur, accueillent jusqu'à 7 personnes. Ces logements provisoires à l'origine semblent se pérenniser : à la fin de 1922, 91 % de la population sinistrée de la Somme y habite toujours. Glaciales en hiver, brûlantes en été, ces "tôles habitats" sont plus qu'inconfortables. Des habitants se lèvent les nuits pour faire du feu pour empêcher que leurs enfants ne périssent dans leurs lits sous la morsure de la gelée.